mardi 11 novembre 2008

Paradoxe

Paradoxe
Par :Khaled R.

Dans ce contexte de crise financière mondiale, la situation sociale actuelle interpelle les pouvoirs publics quant à la nécessité de mettre en œuvre, de façon urgente, les réformes.
L’économie nationale cultive les paradoxes. Elle affiche une excellente situation macroéconomique : des réserves de change dépassant les 130 milliards de dollars, un surplus enregistré au Fonds de régulation excédant les 50 milliards de dollars, des dettes extérieure et intérieure en voie d’extinction, un solde positif de la balance des paiements.Le Cnes prévoit, cependant, une croissance molle en 2008 (moins de 4%), en dépit de la poursuite d’une telle embellie financière et d’investissements publics massifs à raison de 150 milliards de dollars entre 2005 et 2009 injectés principalement dans la modernisation des infrastructures. À cet égard, le président du Forum des chefs d’entreprise, Réda Hamiani, n’a pas manqué de relever hier ce paradoxe : l’Algérie injecte plus de 15% de son PIB au titre des investissements publics pour obtenir moins de 5% de croissance. Un indice de l’insuffisante efficacité de notre économie.Cette croissance positive est d’ailleurs alimentée par les investissements publics et non pas par la sphère réelle, c’est-à-dire l’activité des entreprises de production. L’industrie est en chute libre. L’agriculture reste dépendante des aléas climatiques. Et la croissance du secteur des hydrocarbures est freinée par les gros travaux de maintenance des installations de GNL. On est ainsi loin de s’attaquer aux vulnérabités.En particulier, l’Algérie dépend toujours de l’extérieur pour la couverture de ses besoins alimentaires ! Un système statistique fiable reste en chantier.Du coup, des indicateurs sociaux importants ne sont pas au vert. La hausse des prix a progressé de façon significative l’année dernière, alimentée par une inflation importée. En dépit de son recul, le taux du chômage reste élevé chez les jeunes. Le plan “Marshall” n’a pas empêché, du reste, la prédominance de l’emploi précaire.Dans un contexte de crise financière mondiale, cette situation sociale interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en œuvre, de façon urgente, les réformes adéquates. Et ce, en concertation avec la “communauté” d’experts et d’opérateurs nationaux afin de parvenir à l’efficacité dans la dépense publique et à réduire les vulnérabilités de l’économie nationale. Dans un scénario de passivité, la crise, quitte à le répéter, risque d’être “non pas derrière mais devant nous”.

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=102922

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