jeudi 16 octobre 2008

La perfection télévisuelle, selon HHC

Chronique (Jeudi 16 Octobre 2008)
La perfection télévisuelle, selon HHC
Par :Mustapha Hammouche

Habib Chawki est satisfait, “très satisfait” de sa télévision ! On serait tenté de partager son bonheur. C’est tellement plaisant, et rare, de voir un Algérien heureux.Dommage que c’est toujours parmi ceux qui nous imposent “leur” arbitraire Algérie qu’on les trouve ; jamais parmi ceux qui la subissent. Quand on rencontrera un ouvrier, un agent administratif, un fellah satisfait, ou même “moyennement satisfait”, comme on dit dans les enquêtes d’opinion, il y a de quoi être vraiment content. Mais cela ne change rien au bonheur de ses décideurs. Car pas question de se bercer d’illusions ; dans mon pays, on peut être mécontent de son sort et demander un deuxième puis un troisième mandats. D’ailleurs, tous les sondages que l’ENTV commande lui rendent des résultats “électoraux” : “Près de 80% des Algériens regardent l’ENTV.” Des sondages sûrement réalisés au mois de Ramadhan, juste autour du f’tour, l’heure où l’on guette l’adhan et l’on cherche le programme le plus léger qui puisse accompagner l’épais repas de rupture du jeûne.Le directeur général de l’ENTV n’est pourtant pas aussi sûr du bien-fondé de sa jouissance ; l’insistance sur son infinie satisfaction montre qu’il semble bien plus se délecter de son pouvoir de narguer les opinions qui le contredisent que la qualité ou la popularité de sa télévision. La rodomontade, quand elle vient d’un responsable, trahit sa propre conviction que sa responsabilité n’a pas été totalement utilisée à bon escient. Elle est l’argument qui pallie l’absence d’arguments.L’attitude consiste à rejeter d’emblée toute critique, en feignant le défi. Elle est le fait de gérants d’institutions qui savent que, par leur fonction politique dans le système, leur action échappe à toute autre sanction que celle de leur tutelle politique. Si les téléspectateurs sont à 80% satisfaits de leur télévision unique, pourquoi nos villes et villages sont-ils si hideusement repiqués de paraboles et non d’antennes ? Pourquoi oblige-t-on le citoyen, et non le téléspectateur, à payer une redevance concomitante au paiement de la facture d’électricité ? Pourquoi ne pas dispenser ne serait-ce que les 20% d’infidèles de s’acquitter du prix d’un service qu’ils ne demandent pas ?L’audimat momentané des sketchs de f’tour et des rencontres de football, pour populaires qu’ils peuvent être, semble être utilisé à couvrir l’indigence programmatique et l’œuvre de déculturation et de matraquage politique à sens unique de la télévision d’État. D’autres institutions que l’ENTV sont aussi déroutées de leur vocation sociale vers une mission politique. Le fait, pour être tacite, n’en est pas moins notoire. Il serait alors paradoxal de vouloir convaincre l’opinion de la cohérence de l’activité de cette institution avec sa mission théorique. Leurs gérants peuvent-ils faire autre chose que d’“assumer”, comme disait l’un d’eux ?En déclarant notre télévision “très satisfaisante”, HHC veut donc nous faire désespérer de son évolution. Comme s’il n’y avait pas assez de motifs de désespoir dans ce pays !
M. H.musthammouche@yahoo.fr

samedi 4 octobre 2008

Algerie : Thérapies Algériennes.










Drogues DZ











criminalité

3roubi irak

Impéritie

Editorial (Samedi 04 Octobre 2008)
Impéritie
Par :Outoudert Abrous Lu : (1388 fois)
C’est ainsi qu’une catastrophe chasse une autre et que les victimes d’aujourd’hui sont le prélude à l’oubli de celles d’hier.
Un orage automnal a suffi pour déclarer toute une wilaya zone sinistrée avec un bilan lourd en pertes humaines et des dégâts matériels considérables.Un ministre s’est rendu sur place, a réuni dans l’urgence une cellule de crise et déclenché le plan Orsec avant de rentrer sur Alger. Dans l’attente d’un autre déplacement.Parce qu’aucune tête n’est tombée, qu’aucune démission n’est présentée, qu’aucune mesure conservatoire n’est prise et que la commission d’enquête qui va être diligentée rejoindra certainement les dizaines d’autres installées avant elle, il y aura encore des catastrophes dues à l’incompétence et à l’impéritie des hommes.Ce scénario est malheureusement devenu habituel, et c’est ainsi qu’une catastrophe chasse une autre et que les victimes d’aujourd’hui sont le prélude à l’oubli de celles d’hier. Les pouvoirs publics et leurs représentants s’en tirent à bon compte, alors qu’il y a sûrement une erreur humaine qui a fait que la crue de Ghardaïa a coûté la vie à trente-trois personnes, selon le bilan officiel.Aussi, tant que les responsabilités de chacun ne sont pas rendues publiques et que les auteurs indirects de ce drame et des autres ne seront pas sanctionnés, il y aura toujours de l’imprévision, du laisser-aller et des passe-droits en contradiction avec la loi et les textes réglementaires comme l’interdiction de construire sur des lits d’oued. Pour ce cas de figure : qui a délivré les permis pour ces habitations englouties par les eaux ?Une commission d’enquête aura à plancher sur cette question et d’autres et il nous tarde de voir le rapport et les sanctions tomber car il est inadmissible de continuer à jouer, aussi impunément, avec la vie des citoyens.

Khelifa repasse devant les juges

Edition du Samedi 04 Octobre 2008
Actualité
Khelifa repasse devant les juges
Enigme de l’expert anonyme
Par :Samia Lokmane-Khelil

La poursuite des auditions bute contre l’exigence exprimée par le tribunal de connaître l’identité de l’expert algérien que la défense de l’ex-milliardaire a sollicité pour établir un rapport sur la situation des droits de l’homme en Algérie.
Les auditions à Londres, sur l’extradition d’Abdelmoumène Khelifa, sont des épisodes d’un feuilleton sans fin. Compte tenu de la complication de la procédure, de la minutie de la justice britannique dans le traitement du dossier et de la bataille soutenue entre la défense et la partie civile, l’affaire en débat depuis plus de six mois risque de perdurer. Une nouvelle entrave à la poursuite du procès vient de se dresser. Elle consiste en la persistance de la défense de l’ex-milliardaire à ne pas dévoiler devant le tribunal l’identité d’un des trois experts qu’elle a sollicités pour élaborer des rapports sur la situation des droits de l’homme en Algérie.Selon maîtres Rothwel et Branden, le témoin vivant en Algérie — il est avocat — entend garder l’anonymat pour des raisons de sécurité. “Je suis allé à Paris pour le rencontrer. Il m’a dit qu’il a vraiment peur de se faire connaître”, a confié Me Ben Branden au juge au cours d’une audience tenue mercredi dernier au tribunal de Westminster. En l’absence de Timothy Workman (le magistrat chargé de l’examen de l’affaire), son remplaçant a pris soin de signifier à la défense que la préservation de l’anonymat des témoins n’est plus autorisée par la loi. “Il y de nouveaux textes. Nous devons les appliquer”, a indiqué le juge en observant toutefois que cet amendement n’est pas sans risque pour la bonne marche de la justice. À ce propos, il a relaté le volte-face d’un ressortissant polonais qui devait se déplacer à Londres pour témoigner en faveur d’un compatriote concerné par une demande d’extradition similaire. Menacé de violence dans son pays, il a renoncé à livrer son témoignage, suite à la décision prise de faire figurer son nom dans le dossier. Les défenseurs de Khelifa comptent justement exploiter les risques de la défection de leur témoin pour entraîner le tribunal à faire exception à la loi. “La plupart des défenseurs des droits de l’homme, des avocats et des journalistes, sont menacés de prison en Algérie”, a plaidé Me Branden. Son argumentaire pour autant ne semble guère émouvoir la partie civile qui exige l’application stricte de la loi. Elle veut que l’ensemble des auteurs des expertises soit identifié. Deux rapports portent la signature d’éminents académiciens britanniques, très au fait de la situation politique en Algérie. Le premier est George Joffé, professeur à l’université de Cambridge. Le second est Hugh Roberts, ancien secrétaire général de l’association pour les études algériennes (The Society for Algerian Studies). Ces derniers ont déjà livré leurs appréciations à la défense. Selon Me Branden, l’expertise de l’avocat algérien est attendue pour le 8 octobre prochain. Conformément au calendrier fixé par le juge Workman, les contenus des trois rapports seront discutés au cours de la prochaine audience prévue le 28 octobre à 14 heures. L’examen de la situation politique et des droits de l’homme en Algérie est la troisième étape dans le traitement de l’affaire d’extradition de Khelifa. Les précédentes ont été consacrées à la validation de la forme de la requête de livraison transmise par le gouvernement algérien et à l’étude du dossier d’accusation. Au cours de ce nouveau round, les avocats de l’ex-golden boy entendent faire admettre au tribunal — rapports à l’appui — que l’Algérie ne présente pas toutes les garanties en matière de droits de l’homme, de nature à réserver à leur client un procès équitable et des conditions de détention convenables.Il est à noter qu’Abdelmoumène Khelifa n’a pas été conduit au tribunal mercredi dernier. Il a assisté à la séance à partir de la prison, par vidéoconférence. À la fin de l’audience, le juge a reconduit sa détention.
S. L.-K.
Copyright (c) LIBERTE 2008www.liberte-algerie.com

Ghardaïa sous les eaux

Edition du Samedi 04 Octobre 2008
Dossier : Intempéries
Ghardaïa sous les eaux
Les crues ont fait 33 morts et 50 blessés
Par : L. Kachemad

Jamais de mémoire d’octogénaires de la vallée du M’zab, la région n’a vécu une telle catastrophe. Les dégâts sont énormes. Des pertes en vie humaines, des dizaines de disparus et des centaines de maisons détruites. Hier, les populations sont sorties dans la rue pour demander une prise en charge plus importante. La mobilisation des éléments de l’ANP dans les opérations de sauvetage a rassuré les habitants de Ghardaïa. Mais l’ampleur des dégâts causés par les pluies torrentielles est telle qu’il faudra des jours et des jours pour rétablir la situation.
Les pluies diluviennes, accompagnées de violents orages, se sont abattues pendant des heures sans discontinuer sur la vallée du M’zab dans la nuit de mardi à mercredi, jour de l’Aïd El-Fitr, plus particulièrement sur les communes de Ghardaïa, Metlili, Dhaïa Ben Dahoua et Guerrara. Ces pluies ont causé la mort de pas moins de 33 personnes et blessé 50 autres. Ces torrents ont aussi provoqué d’énormes dégâts aux habitations, commerces et infrastructures de base dans huit communes sur les treize que compte la wilaya de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger, mettant quelquefois à nu toutes les tares techniques de certaines structures. À Bounoura, outre l’école fondamentale complètement dévastée, le principal pont de Sidi-Abbaz, reliant le nord au sud du pays, sur la RN1, a été gravement endommagé sur les flancs et une partie importante de sa chaussée s’est effondrée sous la puissance des eaux. Ce qui a contraint les autorités à le fermer à la circulation, engendrant une sévère perturbation routière et une coupure, de facto, entre les deux parties du pays. En effet, l’ouvrage d’art, d’une vingtaine d’années, a cédé sous l’effet des trombes d’eau, coupant ainsi la circulation automobile. Des bus bondés de voyageurs, des camions de gros tonnage et beaucoup de véhicules se sont retrouvés, de ce fait, pris au piège et bloqués pendant plus de 36 heures des deux côtés du pont, partiellement détruit. L’oued M'zab, qui est sorti de son lit vers 4h du matin a, en effet, tout emporté sur son passage, détruisant les confortements construits récemment sur les berges et envahissant la cité El-Quaria, où des dizaines de maisons ont été submergées par les eaux. Quelques-unes des constructions précaires ont même cédé sous la force des eaux, mettant ses habitants dans la rue ce qui grossit le nombre de sinistrés. Des flots de plus de six mètres de hauteur, dans un rugissement effrayant, charriaient des voitures, du bétail, toutes sortes d’objets et de matériaux, et malheureusement des corps sans vie qui seront repêchés plus en aval. Le vieux et superbe ksar de Bounoura a été aussi complètement inondé, à El-Sanef, dans sa partie postérieure, contraignant beaucoup de familles à abandonner leurs demeures et à fuir se réfugier dans sa partie haute, construite en forme pyramidale. “C’était l’enfer, les eaux nous cernaient de toutes parts, emportant tous nos biens. Nous avons dû notre salut en nous précipitant avec femmes et enfants sur les terrasses de nos maisons. Nous sommes restés comme ça dans le froid, jusqu’au lever du jour sans aucune intervention des autorités. Si nous sommes encore en vie, c’est grâce à la bravoure de nos concitoyens qui, au péril de leur vie, ont secouru les sinistrés et les ont assistés par des couvertures et des denrées alimentaires. Nous les remercions du fond du cœur et écrivez-le, s’il vous plaît”, raconte M. Gairaa, fulminant contre les autorités locales, coupables à ses yeux de les avoir abandonnés, alors qu’à ses côtés, fataliste, un sexagénaire déclare : “C’est la volonté de Dieu et on ne peut rien contre.” Par ailleurs, le mur d’enceinte de l’APC ayant été détruit par les eaux, c’est le parc entier de camions et d’engins qui s’est retrouvé englouti sous les eaux, privant ainsi les secours d’une importante possibilité de moyens adéquats à déployer face aux urgentes opérations à mettre en branle.
Les flots ont atteint 8 mètres par endroits À Ghardaïa, plusieurs quartiers ont été inondés et les flots ont atteint par endroits l’inimaginable hauteur de huit mètres. Les traces encore visibles sur les façades attestent de cette prodigieuse force de la nature. Ce qui a provoqué la crue de plusieurs oueds aux alentours, entre autres, N’tissa, M’zab, Labiod, Lâadira et oued El-Kebch, qui ont semé la désolation sur leur parcours, ne ménageant rien : engins, camions, voitures, bétail (ovins et caprins) et même des humains. Partout des gens complètement couverts de boue essayent d’écoper l’eau avec des seaux, toute l’énergie du désespoir se lisant dans leurs yeux. Ce n’est que ruines et désolation tout le long de l’oued. Aucune demeure ni commerce n’ont échappé à la colère des flots. Amas de ferraille, de boue et plein d’autres sédiments jonchent le sol. Dans cette commune, c’est les quartiers de Baba Saâd et Baba Oudjenna qui ont subi les plus gros dégâts, avec la palmeraie, sur la route de Touzzouz, très peuplée dans un périmètre très difficile d’accès et où les secours trouvent encore toutes les difficultés pour y accéder. C’est dans ces quartiers, du côté d’Imoudhane, Aoudjerinet et Bouchemdjene, complètement sinistrés, et où les habitants armés de pelles s’évertuant à dégager des montagnes de boue que l’on compte le plus grand nombre de victimes recensées à ce jour, mais dont, hélas, le chiffre est appelé à être revu à la hausse, compte tenu des énormes dégâts constatés par hélicoptère. Ce sont ces quartiers qui ont le plus subi la furie des eaux qui se sont engouffrées et ont inondé des centaines de maisons, contraignant les habitants à se réfugier sur les terrasses, attendant un hypothétique secours qui a semblé durer une éternité. Ces derniers, vu l’ampleur des dégâts et la configuration particulière du relief, semblaient ne pas savoir par où entamer les opérations, compte tenu des appels au secours qui fusaient de toutes parts. Même les moyens engagés étaient dérisoires par rapport aux besoins exigés par la circonstancielle tragédie qui se déroulait à grande échelle et “à ciel ouvert”.
Les secours dépassés, les pompiers inondés et des pelles pour dégager des tonnes de boue Les dégâts occasionnés dépassent tout entendement. Partout des monticules de boue s’entassant dans un décor de paysage lunaire en ocre rouge, donnant une désagréable sensation de fin du monde. Phénoménale souillure, dont seule la nature en possède les secrets. Même le centre-ville du chef-lieu de wilaya, censé être mieux protégé par la concentration des administrations, édifices et établissements bancaires qu’il renferme, n’a pas été épargné. Toute la voie carrossable droite du boulevard du 5-Juillet, longeant l’oued M’zab, et ce, du sanctuaire des Martyrs de Merakchi vers le carrefour de Melika Bas, à proximité du boulevard Didouche-Mourad, s’est affaissée en plusieurs endroits, emportant même les murets de protection tombés tels des châteaux de cartes. Le boulevard Didouche-Mourad a été complètement saccagé. Plusieurs maisons ont été détruites et tous les commerces qui ont été “visités” par les eaux n’offraient plus qu’un spectacle de désolation. Gravats, immondices, plaques de bitume arrachées à la chaussée et objets hétéroclites jonchaient la chaussée à notre passage. C’est dire le déferlement de violence vécu, dans la terreur, par les habitants de ces quartiers limitrophes de l’oued, qui s’est douloureusement rappelé à leur souvenir. Les quartiers populeux et populaires de Hadj-Messaoud, Mermed et Ben Smara, assez éloignés des berges des oueds, ont aussi beaucoup souffert des intempéries qui ont inondé leurs demeures, mais l’on n’y déplore heureusement aucune perte en vies humaines. Même l’unité de la Protection civile et la Sûreté de wilaya, mitoyenne, ont été inondées et ont perdu beaucoup d’engins spécifiques aux opérations de secours et de motos lesquels ont été malmenés par les eaux et engloutis par la boue. À Dhaïa Ben-Dahoua, 12 km au sud du chef-lieu de wilaya, on déplore le décès d’un citoyen.
500 hectares de cultures maraîchères détruitsTout le périmètre agricole de Lâadira, s’étendant sur une superficie de plus de 500 hectares, a été inondé et enseveli sous les eaux. Toutes les cultures maraîchères et quelques agrumes et arbres fruitiers, approvisionnant habituellement la wilaya de Ghardaïa, ont été détruits, réduisant à néant un investissement énorme consenti par l’ancien Fonds national de développement rural (FNDA), réalisé sur plusieurs années de dur labeur pour apprivoiser la nature du sol de l’époque. Il ne reste plus rien de l’électrification rurale ni des pistes agricoles. Plus de 150 agriculteurs ont perdu le produit de longues années d’efforts, sans parler de la main-d’œuvre mise au chômage, grossissant des rangs déjà endémiques dans cette partie de la vallée. Mêmes scènes de destruction au périmètre agricole de l’oued Labiod, à quelques kilomètres à vol d’oiseau. Plus de 650 hectares ont été laminés par les eaux, tel un tsunami, mettant à genoux, comme pas possible d’imaginer, plus de 300 agriculteurs, par les éléments déchaînés de la nature. Les éleveurs de ces deux périmètres comptabilisent, à eux seuls, la perte de plus de 1 000 têtes de bétail.À Metlili, 45 km au sud du chef-lieu de wilaya, où une victime est à déplorer, 300 familles sinistrées ont été recensées par la cellule de crise. Pas moins de 150 maisons ont été touchées par les inondations et 50 d’entre elles doivent être évacuées en urgence sous peine d’effondrement imminent. 30 autres habitations précaires doivent être complètement rasées. Selon les services techniques, 70 familles, déclarées en danger de mort, doivent être évacuées en urgence et relogées ailleurs. Pour ce faire, 160 logements prêts à les recevoir, mais néanmoins squattés par d’autres non nécessiteux, doivent être récupérés conformément à la loi, quitte à requérir la force publique, et les attribuer par ordre de besoin. À Guerrara, 130 km au nord-ouest de Ghardaïa, 9 personnes ont perdu la vie, victimes de ces intempéries.
L’usine Tudor saccagéeÀ Berriane, beaucoup de dégâts nous sont rapportés, notamment dans la zone industrielle où une importante usine de fabrication de batterie, sous licence Tudor, employant plus de 100 ouvriers, a été complètement saccagée par les eaux. Au lendemain du drame, les secours commencent à s’organiser avec l’arrivée massive des aides affluant de toutes les wilayas du pays, notamment des centaines d’éléments de la Protection civile, dépêchés pour la plupart d’Alger par avion spécial équipés de Zodiac, de matériels adéquats ainsi que des équipes cynophiles pour la localisation des corps encore enfouis sous les décombres. 4 avions de gros tonnage sont arrivés à l’aéroport Moufdi-Zakaria de Ghardaïa, chargés de tentes, de couvertures, de denrées alimentaires et de fardeaux d’eau. Pour sa part, l’ANP a dépêché 5 hélicoptères pour l’évaluation des dégâts dans les zones inaccessibles par route et le sauvetage des sinistrés, piégés par la montée des eaux.L’électricité coupée par mesure de sécurité, compte tenu des nombreux pylônes arrachés, a été rétablie. Le gaz de ville est en train d’être rétabli quartier par quartier, après contrôle du réseau par les éléments de la Sonelgaz qui travaillent sans relâche. Les liaisons téléphoniques, notamment le fixe, restent, quant à elles, toujours coupées, privant ainsi les utilisateurs d’Internet de la connexion. “Jamais de ma vie je n’ai assisté à une aussi brutale montée des eaux”, affirme aâmi Salah, 84 ans, ajoutant sentencieusement : “De toute façon, c’est la faute des hommes qui ont essayé de spolier l’oued de son espace naturel. Il n’a fait que le reprendre, exprimant ainsi sa colère contre la cupidité des humains. En fait, la nature reprend ses droits.”
L. K.

Copyright (c) LIBERTE 2008www.liberte-algerie.com

vendredi 3 octobre 2008

Véhicule piégé contre un cantonnement de l’ANP à Dellys

Véhicule piégé contre un cantonnement de l’ANP à Dellys
Le terroriste qui filmait l’attentat tué
Par : Madjid T.Lu
Un carnage a été évité de justesse hier lorsqu’un kamikaze, à bord d’un véhicule bourré d’explosifs, escorté par un fourgon transportant une dizaine de terroristes, a voulu s’introduire à l’intérieur d’un cantonnement militaire situé à Takdemt, à l’entrée de Dellys, 50 km à l’est de Boumerdès. Un terroriste a été abattu et un autre blessé lors de cette attaque qui a fait trois morts parmi les membres des services de sécurité, dont un garde communal, ainsi que neuf blessés entre militaires, gendarmes et gardes communaux. L’attaque a été minutieusement préparée par les terroristes qui ont voulu tromper la vigilance des militaires et des gendarmes en utilisant une camionnette Toyota de type Hilux bourrée d’explosifs, accompagnée d’un fourgon de transport, un J9, pour se rapprocher des quatre baraques qui forment le cantonnement de Takdemt. Il était 18h45, l’heure de la rupture du jeûne, lorsque la camionnette, volée la veille à un commerçant de Tizi Ouzou, fonce tout droit vers le poste de garde et s’explose, tuant sur le coup un garde communal et deux militaires. Les terroristes profitent de la panique provoquée pour tirer sur tout ce qui bouge, mais les militaires et les gardes communaux ripostent et arrivent à abattre un terroriste qui filmait la scène à l’aide d’un caméscope et blesse un autre qui sera capturé.La réaction des militaires, bien que certains d’entre eux soient blessés, a contraint les assaillants à battre en retraite. Selon des témoins, l’explosion a été suivie par un gigantesque incendie qui a ravagé les baraques en bois. Les pompiers auraient éprouvé des difficultés pour accéder sur les lieux en raison des barricades installées par d’autres groupes terroristes sur la RN24 qui mène vers Dellys, mais aussi sur d’autres axes routiers. D’autres groupes terroristes formés de trois à quatre éléments habillés en civil se seraient déployés sur les routes menant vers Baghlia, Dellys et Benchoud, et y auraient déposé des troncs d’arbres et autres objets pour empêcher l’arrivée des renforts. Sur la route qui mène vers Benchoud, c’est un véhicule qui a été utilisé comme barricade. Un autre groupe terroriste s’est déplacé à l’entrée de la ville de Dellys et a commencé à tirer sur des policiers postés devant le palais de justice, et ce, pour faire diversion. Mais les policiers appuyés par les militaires venus en renfort obligent les terroristes à battre en retraite. Les forces de sécurité arrivent au bout d’une heure environ à sécuriser tous les axes routiers. Les blessés au nombre de neuf, dont cinq militaires, deux gardes communaux et deux gendarmes seront immédiatement évacués par hélicoptère à l’hôpital de Aïn Naâdja à Alger, et ce, après avoir reçu les premiers soins. Cette attaque aurait pu être plus meurtrière s’il n’y avait pas un dispositif assez important au niveau de ce carrefour déjà ciblé par les terroristes dans les années 2000. En s’attaquant à un cantonnement militaire retiré de la ville, les groupes terroristes tentent d’effacer les erreurs commises lors des derniers attentats perpétrés dans des endroits résidentiels où les victimes sont comptées uniquement parmi les civils. Le choix de la cible et du lieu a permis aux groupes terroristes de combiner pour la première fois un attentat kamikaze avec une attaque à main armée. Seulement voilà, les groupes du GSPC qui ne sont pas habitués aux combats corps à corps ont échoué dans cette attaque, bien qu’elle semble avoir été bien préparée par le groupe de Droukdel. Cette attaque serait l’œuvre de katibat El-Ansar, dirigée actuellement par Bentouati Ali dit Amine, originaire de Dellys, qui a remplacé depuis juin 2007 Harek Zoheir dit Sofiane El-Fassila, promu à la tête de la zone 2 après la mort du “naquib” Abbas Boubker dit Selmane, originaire de Sidi Daoud tué par les forces de sécurité en 2004.
M. T.

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=100376#