lundi 11 mai 2009

D’où viennent les harragas ?

Chronique (Lundi 11 Mai 2009)
D’où viennent les harragas ?
Par :Mustapha Hammouche Lu : (1023 fois)
Tout le monde veut savoir où les harragas veulent aller et pourquoi. Personne ne veut savoir d’où ils viennent et pourquoi.“Passion du Djanoub”, qui veut dire “passion du Sud”, organisait, jusqu’ici, des randonnées et des circuits dans le Sahara. Elle porte, depuis un certain temps, un réel intérêt aux harragas.Le sujet attire l’attention et c’est certainement le but de la campagne médiatique qui l’entoure : l’organisation est en passe de se convertir dans “la formation des harragas”. Les stages, qui se dérouleront au Sud, à Béchar plus exactement, concerneront les adolescents tentés par l’émigration clandestine vers le Nord. Pas pour les maintenir loin des fascinants rivages de la Méditerranée, le temps de leur stage, mais parce que l’immensité du désert appelle aussi à l’évasion. La formation devrait se faire, bien sûr, en collaboration avec le ministère de la Solidarité qui va “fournir” les données et les jeunes harragas.Il s’agit, explique-t-on, d’une intervention sur la psychologie pour reconstruire la personnalité de ces adolescents “et si parmi eux, dit la responsable de l’association, il y en a qui veulent partir à l’étranger pour concrétiser un rêve, un projet, l’association va tout faire pour les accompagner” (El Watan du 10-05-09). Elle ne précise pas dans quel genre d’embarcation. C’est dangereux de faire rêver de ferry-boat des jeunes qui n’ont connu qu’une galère ! Avec une telle audace publicitaire, on risque de repeupler le désert le temps du stage.C’est fou comme les échecs réveillent l’intérêt politique, philanthropique ou autre, ou autre surtout !Le terrorisme, comme le suicide, la drogue, la délinquance, l’émeute, la harga sont parmi les manifestations du malaise juvénile national. Les mêmes causes produisent les mêmes effets depuis des décennies. Mais au lieu de remettre en cause le système qui produit la misère, la mal-vie, la frustration, la haine, l’incivisme, on persiste à ne voir que des déviances de jeunes qu’il faut “récupérer” au sens social, mais plus souvent au sens politique du terme. On cherche à les amadouer, voire à les acheter, avec les moyens qui correspondent à leur niveau de désespoir : au jeune attiré par le maquis islamiste, on offre l’immunité contre le droit positif, la pleine jouissance de son “butin de guerre” et une allocation “sociale”, en attendant les avantages à venir de l’amnistie générale ; aux anciens émeutiers désabusés du mouvement de Kabylie, on offre de substantiels magots afin qu’ils fassent campagne pour l’ordre qu’ils ont, hier, combattu ; aux harragas, on propose la reconstruction de leur personnalité altérée avec même, à la clé, une illusion de harga légale ! Et s’il y a besoin d’argent, le budget de la solidarité est là, une espèce de budget de financement de la paix civile.On se dispense ainsi de repenser le système et d’évaluer la contribution de ses compartiments administratif, judiciaire, éducationnel, socioéconomique, etc. dans la production des dispositions violentes et suicidaires. Le système va donc bien ; ce sont les jeunes qui vont mal ! Mais le pouvoir ne voit pas le lien.

vendredi 20 mars 2009

La pédophilie fait des ravages en Algérie

Plus de 1000 victimes par an comptabilisées Le phénomène de la pédophilie ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie. Si les victimes des violences sexuelles se comptent parmi toutes les catégories d’âge et sans distinction de sexe, il n’en demeure pas moins que les mineurs restent les cibles les plus privilégiées des agresseurs. Attentat à la pudeur, viol, acte indécent, inceste... sont autant de maux qui continuent bel et bien d’exister dans notre société qui, souvent, refuse de regarder en face ces phénomènes. Il ne se passe pas un jour sans que ce genre de violence occupe les manchettes des journaux. Si l’on se fie aux décomptes des différents services de lutte contre ce phénomène, c’est près d’un millier de cas qui a été recensé durant l’année 2008. Mais la réalité est tout autre.
lundi 16 mars 2009, par notre partenaire El Watan


Combien y a-t-il de victimes ? « En réalité beaucoup plus, certainement 3 à 4 fois plus de ce qui est rendu public », commente le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Khiati. Contacté hier, il estime que « c’est un phénomène qui ne fait que croître parce que les gens en parlent et le signalent de plus en plus ». Sans omettre de préciser que « d’autres cas de violences sexuelles existent à des taux qui restent à préciser ». En tout état de cause, pour ce spécialiste des enquêtes sur la violence à l’égard des enfants, « les parents transgressent les tabous et déclarent ces violences qui étaient auparavant cachées ». Pour lui, « les chiffres donnés aujourd’hui traduisent les plus grandes communications des personnes touchées mais restent en deçà de la réalité ». Pourquoi ? « Difficile de connaître cette réalité, car il s’agit de distinguer la vérité que disent les enfants », selon le Pr Khiati qui nuance : « Pour parler de la violence, il faut qu’il y ait des situations et surtout des déclarations des enfants qui confortent les auteurs. »
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Il cite le cas des attouchements où, selon lui, « les déclarations des enfants sont en fonction de leur âge et de leur niveau intellectuel ». Il explique : « Lorsqu’il s’agit d’attouchements, c’est encore plus compliqué. Pour ce cas d’abus, il faut mettre cela entre les mains de personnels très avisés, des juges bien formés, des psychologues, des points d’écoute, des éducateurs et des maîtres d’école », explique-t-il. C’est pourquoi le Pr Khiati pense qu’« une meilleure information dirigée avec tact envers les enfants pourrait nous donner une projection plus réaliste ». Cela étant, l’abus sexuel est souvent découvert suite à une fugue de la victime alors que l’acte se déroule souvent dans une maison cloîtrée, sur un chantier ou dans un endroit isolé. Bien sûr, chez les familles, savoir que son enfant a subi d’atroces sévices est quelque chose d’insupportable. La douleur est profonde. Chez la victime, le viol laisse une empreinte indélébile. S’il est déjà une atteinte physique, le viol est aussi une souillure psychologique qui l’accompagne toute sa vie ; la victime demeure prisonnière de cet acte abject et condamnable tant qu’elle n’aura pas exorcisé son mal.
L’inceste reste un tabou
Les abus sexuels intrafamiliaux sont aussi plus fréquents au moment de la puberté, celui le plus souvent rencontré est l’inceste qui conduit à des conséquences encore plus fâcheuses sur le plan psychologique. « L’inceste reste un tabou "jalousement gardé", il n’y a que les adolescentes (ou les adolescents) qui le révèlent quand elles (ils) quittent la maison », selon Pr Khiati. C’est dire que cette forme de criminalité requiert un combat sans merci contre ses auteurs qui, en usant de violence, font aussi preuve de lâcheté et de vilenie pour ne citer que ces deux adjectifs qui sont encore loin de décrire la gravité de l’acte du viol. Pour y faire face, des ONG imaginent souvent des outils pédagogiques de sensibilisation et d’information au profit des enfants. Est-ce suffisant ? « Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de prise en charge immédiatement », estime M. Khiati. Plus explicite, notre interlocuteur invite les pouvoirs publics à « créer des mécanismes de coordination entre les associations qui s’occupent des enfants et les différents organes de protection, la GN, la police et la justice, mais aussi les structures d’accueil ».
Son constat : « D’une façon générale, la prise en charge des enfants victimes de maltraitance est déficitaire et les mécanismes sont très lents à mettre en place. » Il est vrai que les structures d’accueil en font défaut. Beaucoup de victimes demeurent sans prise en charge – psychologique surtout – après avoir été victimes d’abus sexuels. Il n’y a pas d’assistance sociale. Pire que cela, « il n’y a pas de structures en dehors de celles habituelles, police, Gendarmerie nationale et tribunaux pour déposer plainte ». C’est pourquoi d’ailleurs, « même le nombre de plaintes est un chiffre à reconsidérer, car les gens en parlent plus », selon M. Khiati, qui indique que « selon des chiffres des différents organes de lutte depuis début 2000 à aujourd’hui, le nombre de plaintes a été multiplié par 4 ». Peu importe, n’est-il pas temps pour les pouvoirs publics de sortir de leur hibernation et d’entamer un travail d’accompagnement et de sensibilisation pour venir à bout de cette absurdité ? Cela, sans compter que la famille doit elle aussi jouer son rôle.

Rabah Beldjenna
Source: http://www.afrik.com/article16431.html

lundi 16 février 2009

Grave crise de surendettement des ménages en perspective

Edité le: 42/2009
Grave crise de surendettement des ménages en perspective

«L’Algérie risque de connaître une grave crise de surendettement des ménages dans quelques années», a averti Malek Serraï, expert économique et consultant international. Intervenant hier au forum d’El Moudjahid sur «l’apport du secteur privé dans les programmes économiques nationaux», l’expert explique que cette crise résultera de la politique actuelle d’octroi de crédits aux ménages, qui permet à une seule personne de bénéficier de plusieurs crédits à la fois (achat de voiture, logement, appareils électroménagers…). Une procédure qui finit, à terme, par étouffer les bénéficiaires incapables de rembourser leurs dettes et les banques de récupérer leurs créances.Lotfi Mérad - Alger (Le Soir) - Cette crise de surendettement, semblable, à quelques différences près, à celle qu’ont connue les Etats- Unis en 2008, touchera, selon Malek Serraï, «plusieurs dizaines de milliers de familles et plus particulièrement les jeunes ménages». Se basant sur les résultats d’une enquête réalisée récemment, l’expert économique soutient que «38 % des jeunes ayant bénéficié de crédits bancaires sont incapables de rembourser leurs dettes». S’étalant sur les dysfonctionnement relevés dans la distribution des moyens financiers de l’Etat, le conférencier affirme que «25 % des crédits accordés par les pouvoirs publics au secteur privé sont allés à cinq entreprises qui détiennent le monopole notamment dans l’agroalimentaire, au moment où 3 millions de jeunes investisseurs attendent un hypothétique micro-crédit pour monter leurs projets». Un traitement de faveur obéissant à des considérations «politiques et népotiques », au profit d’une minorité susceptible, à en croire l’expert, de «créer des problèmes d’ordre sécuritaire». Malek Serraï critiquera «le silence de la Banque centrale sur les gros crédits qui sortent et leur distribution». «Ce n’est qu’après l’éclatement de scandales çà et là que l’on apprend que tant d’argent a été donné à telle ou telle autre entreprise», déplore-t-il. Et, en guise de solution, l’expert consultant évoque «l’ouverture d’un dialogue entre les décideurs et les économistes en vue de revoir le système d’octroi de crédits et la distribution des moyens financiers de l’Etat, mais surtout de rationaliser cette distribution en fonction de la solvabilité du demandeur».
5 milliards de dollars d’importations superflues
Revenant au thème principal de la rencontre, Malek Serraï a souligné les efforts du secteur privé dans l’économie nationale à travers différents domaines d’activité tels que le BTPH, l’agriculture, les PMEPMI, la pharmacie, la santé et le tourisme. Néanmoins, il a considéré que l’ouverture du marché a quelque peu «tué l’industrie nationale comme les textiles et l’agroalimentaire ». «Chaque année, l’Algérie débourse pour l’équivalent de 5 milliards de dollars en importations superflues», note-t-il. Il citera l’exemple de la tomate industrielle que l’Algérie continue d’importer, mettant en péril les producteurs nationaux et les unités de transformation du pays, victimes d’un lobby d’importateurs ». «Il faut stopper cela, car il y a mille et une manières de protéger les intérêts des producteurs nationaux», note encore l’invité du forum. Et la promotion de l’industrie privée algérienne passe également, selon lui, par la valorisation des jeunes compétences nationales et, accessoirement, par le retour au week-end universel qui fait perdre à l’Algérie entre «1,5 à 2 milliards de dollars annuellement ». Pour sa part, Mustapha Mekidèche, vice-président du Cnes, a estimé que «le tissu industriel privé algérien reste insuffisant par rapport au potentiel que peut développer ce secteur et par rapport aux besoins du pays, et ce, en dépit de la hausse de sa part dans le PIB». Pour Mustapha Mekidèche, «la facilitation de l’accès aux crédits bancaires et aux fonciers industriels demeure les deux problématiques essentielles auxquelles il faut trouver des solutions».

Source: www.algerie-artisanat.com/Production/Produits/Vignettes/1253.jpg&imgrefurl=http://www.algerie-artisanat.com/default.asp%3Fpage%3Dnotre_suggestion&usg=__udQPsHCr1GkxrW1fAMfYU0HEoCg=&h=95&w=60&sz=3&hl=fr&start=13&um=1&tbnid=cRlCgbXmSh3NYM:&tbnh=80&tbnw=51&prev=/images%3Fq%3Dkarakou%2Brose%26um%3D1%26hl%3Dfr%26safe%3Dactive%26sa%3DN